Jean Baptiste Perronneau (Paris 1715-Amsterdam 1783)
"Portrait présumé de Jacques-François Chéreau (Paris 1742-1794)"
Signé et daté en haut à droite 'Perronneau/1773'
Huile sur toile
70 x 55 cm
Provenance: Galerie Cailleux, Paris ; Vente anonyme, Paris, Hotel Drouot, 14 juin 1995, lot 35 ;
Collection K. Lagerfeld (Christie's, New York, 23 mai 2000)
Bibliographie: D'ARNOULT Dominique, Jean-Baptiste Perronneau ca. 1715-1783, un portraitiste dans l'Europe des Lumières, ed. Arthéna, 2014, p. 185, 336.
D’une lignée de graveurs et marchands d’estampes parisiens Jacques François Chéreau (Paris 1742-1794) a fréquenté les milieux artistiques parisiens. Il reprit les fonds de commerce familiaux après avoir exercé ses talents de dessinateur et graveur.
Jean Baptiste Perronneau immense portraitiste du XVIIIe a su saisir la psychologie de ses modèles avec une grande acuité. Moins courtisan et enclin à des démarches commerciales que Quentin de La Tour il a rivalisé avec celui-ci pour portraiturer la société.
Notre portrait reprend la pose du pastel daté 1772 représentant Cochin (au Speed Art Museum). Cochin comme Laurent Cars, Huquier et Chéreau faisaient partie du même cercle d’amis que Perronneau ; ils s’adonnaient au dessin et à la gravure. Notre portrait est une œuvre de la maturité de l’artiste ; sa touche est brillante et légère. Emportée par la mode néoclassique cette touche et ces empâtements ne reparaîtront plus qu’un siècle plus tard sous les pinceaux des impressionnistes.
Subtil et fin Perronneau nous révèle un modèle trentenaire, élégant, sensible et bon vivant qui montre avec fierté le recueil et la mine de plomb qu’il utilise pour le dessin et la gravure prisés par la société cultivée de cette fin du XVIIIe. Il nous montre aussi un homme conscient de ses privilèges, de la génération du Dauphin, futur Louis XVI dont le règne va commencer en 1774.