Jacques van Schuppen (1670-1751)Méléagre tue le sanglier de Calydon, 1704. Huile sur toile - 162 x 228 cm. Montpellier, Musée Fabre
Acquisitions - Nantes, Musés des Beaux-Arts - Le Musée Fabre vient d'acquérir, chez F. Baulme Fine Arts à Paris, l'esquisse (ill. 1) du morceau de réception à l'Académie de Jacques (ou Jacob) van Schuppen que celui-ci peignit en 1704, Méléagre tue le sanglier de Calydon (ill. 2). Fils du graveur d'origine anversoise Pierre van Schuppen (1627-1702) venu s'installer en France vers 1650, Jacques van Schuppen commença une carrière parisienne avant de quitter à son tour sa ville natale puisqu'il partit pour Vienne, en Autriche, où il devint peintre de cour pour le Prince Eugène et l'Empereur Joseph Ier. _ Une autre toile d'une composition proche est conservée à Brunswick, d'une taille nettement supérieure, plus aboutie et avec davantage de personnages, ce qui fait penser qu'il s'agit d'une version différente plutôt que d'une esquisse pour son morceau de réception. La comparaison entre l'esquisse et l'oeuvre achevée est particulièrement intéressante. D'abord, le nombre de figures nettement plus réduit dans la première témoigne qu'il s'agit probablement d'un projet assez précoce dans l'élaboration de l'ouvre, qui fut certainement suivie d'étapes intermédiaires avant la toile finale. Mais, ce qui frappe surtout, c'est le style flamand et baroque beaucoup plus marqué pour l'étude que pour le tableau présenté à l'Académie. Celui-ci porte davantage la marque de l'art de Le Brun, tant par les coloris que par la composition. L'esquisse montre une curée violente tandis que les figures du morceau de réception semblent mener une danse gracieuse autour du sanglier proche de succomber. Bien que né à Paris, van Schuppen s'était manifestement vu transmettre, par l'intermédiaire de son père, d'autres artistes nordiques installés à Paris ou même par son maître Nicolas de Largillière, un tempérament rubénien, alors que la couleur allait bientôt triompher du dessin.
Jacques van Schuppen (1670-1751) Méléagre tue le sanglier de Calydon, 1704. Huile sur toile - 42 x 52 cm. Montpellier, Musée Fabre